
L’italo disco, c’est comme la carbonara : recette qui, souvent malmenée, conduit au pire –un parpaing fade et collant– et, lorsque realisée dans les règles de l’art, offre le meilleur, un classique suave, sapide, addictif.
Le service spécial du 3e album de Vivien Vee ne peut que ravir les intransigeants. Au fil de la dégustation (versions longues de 6 des 8 titres du LP), la voix de l’élégante Vivianne Andreattini crépite comme du guanciale snacké sur des claviers noirs de poivre (principe fondateur de la carbonara, secret d’une italo disco reussie). Une louche de rythmiques bouillonnantes, fouettée avec la bonne dose d’effets granuleux et salés juste ce qu’il faut (le pecorino du disco), apporte l’effet funky crémeux.
Quand au jaune d’œuf qui nappe sans écoeurer, on le doit au chef Giancarlo Meo qui produit, mixe, dirige les arrangements. Le patron de Banana Records –maison emblématique du mouvement disco et post disco à l’italienne– qui compose par ailleurs le menu à quatre mains de Kasso avec Claudio Simmonetti (ex-Goblin), concocte en 83 le plus savoureux disque du mannequin chantant Vivian Vee : plus électrisant, intime, serpentin et surtout moins sautillant que les deux mini albums de 79. Au lieu de s’aligner sur les standards disco à cordes, il descend dans les graves, étire le tempo électronique et progresse dans l’humidité d’une arrière-salle à peine éclairée de quelques néons au sol.
Un disque vinyle fétiche et quelques raisons de l’écouter | Une chronique chaque samedi ou dimanche | Par @alcaline_jukeboxbabe. @jukebox_babe_plays
